POLÉMIQUE ECOCONTRIBUTION
Polémique ECOCONTRIBUTION : CAS D’école DE LA MAUVAISE FOI JOURNALISTIQUE !
La semaine passée paraissaient sur Radio France et Capital.fr les résultats de leur ‘’enquête d’investigation’’ sur ‘’Les étonnantes subventions allouées aux chasseurs ’’, dans lesquels il serait révélés d’importants détournements d’argent public via le dispositif Ecocontribution (article de Radio France, article de Capital.fr). Ces médias laissent entendre que 10 millions d’euros de fonds pour la biodiversité seraient annuellement gâchés par les Fédérations des chasseurs, dans des projets fallacieux ou factices.
Sur l’accusation de projets fallacieux :
En tant que Fédération du Finistère, nous mettons à disposition nos projets. Pas de problème ! Les sujets sont pertinents et la réalisation est de qualité. Nous en sommes en fiers, car ils contribuent à la reconquête de la biodiversité. Vous pouvez d’ailleurs les consulter sur le site de la Fédération. Ils traitent de :
- l’étude et de la restauration de landes et de tourbières dans les Monts d’Arrée, dans un territoire non-chassable ;
- de l’étude du Courlis cendré et de la modélisation de l’occupation de son territoire pour mieux l'accueillir, toujours dans les Monts d’Arrée. Cette espèce n'est plus chassée en France depuis l’instauration du moratoire ;
- ou encore de tests de solutions de coexistence entre la faune sauvage et les agriculteurs, pour améliorer l’acceptation de la biodiversité en milieu agricole.
Ces projets ne sont pas évoqués dans les articles ? C’est bien dommage. Évidemment, nous ne parlons que de nos projets, car en ce qui nous concerne, nous évitons de discourir sur ce que nous ne connaissons pas, ou mal. Mais chaque Fédération est en mesure de démontrer le bienfondé de ses projets, si toutefois on prenait le temps de les interroger. Du reste, pour les autres projets, vous trouverez ici un début de réponse.
Sur l’accusation de mauvaise utilisation de fonds publics :
Nous rappelons que chaque année, lors du paiement de son adhésion, chaque chasseur doit s’acquitter de la ‘’redevance cynégétique’’ (47,87€ en 2023). Cette taxe, versée à l’État pour financer la gestion et la protection de la faune sauvage, totalise la somme non-négligeable d’environ 45 millions d’euros annuels. Radio France et Capital.fr, ne pouvaient l’ignorer, et ce, à deux titres : premièrement, parce que si un travail d’investigation digne de ce nom a vraiment été mené, cette information n’a pu leur échapper. Et quand bien même, cela aurait été le cas, nous rappelons que Capital.fr a écrit un article à ce sujet en 2023, à consulter ici. On dépasse donc largement les 10 millions évoqués.
Il est donc étrange que Radio France et Capital.fr n’en parlent pas. Le choc de leurs ‘’révélations’’ aurait sans doute été quelque peu amoindri. 45 millions d’euros. Quelles activités de loisir versent chaque année 45 millions d’euros à l’État ? Il y en a peut-être, mais la liste ne nous vient pas. Et vous osez appeler ça de l’argent public ?
Ce à quoi les chasseurs ajoutent plus de 80 millions d’euros annuels, sur fonds propres, pour l’indemnisation des dégâts de grands gibiers aux agriculteurs - mission de service public qui, jusqu’à l’année passée ne bénéficiait d’aucun soutien public. Et on en passe !
Il semble pourtant que le travail du journaliste soit de transmettre un message de vérité, en délivrant, autant que faire se peut, des informations objectives et complètes, afin que le lecteur puisse juger par lui-même des sujets abordés. Ce qui implique évidemment de ne pas omettre, à dessein, des pans essentiels à la compréhension de l’information traitée. Sinon le risque de tomber dans la mauvaise foi, voire dans la malhonnêteté intellectuelle, est grand.
Capital.fr, qui dans son article, titre même sans complexe ‘’Chasseurs : comment ils ont mis la main sur des millions de subventions dédiés à la biodiversité ‘’, suggère de supprimer les 10 millions d’euros annuels de l’Ecocontribution pour faire des économies. Très bien. De notre côté, on supprime le reste aussi ? Parce que ça nous ferait des sacrées économies !
Bref, dans la longue histoire de la mauvaise fois journalistique à l’égard de la chasse, nous avons là un cas d’école. Malheureusement, il ne sera pas enseigné et notre texte de réponse n'aura pas la résonance nationale que le vôtre a connue. Le mal est fait.
La Fédération départementale des chasseurs du Finistère.